Page 27 - Plan directeur 2014 - 2019 de la Réserve naturelle des Montagnes vertes
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PLAN DIRECTEUR
1.3 Contexte socio-économique et culturel de la région
La réserve naturelle des Montagnes-Vertes s’imbrique dans quatre municipalités, soit Sutton, Canton de Potton, Bolton-Ouest et Bolton-Est, toutes situées dans les municipalités régionales de comté de Memphrémagog et de Brome-Missisquoi. Le contexte socio-économique et culturel de la région est étroitement lié à l’historique de l’occupation humaine. Avant l’arrivée des colons, cette région ne semblait pas avoir été habitée par des concentrations significatives de populations amérindiennes, mais elle a toutefois servi de zone de passage, de chasse, de trappe et parfois même, de refuge pour le peuple Abénaquis pendant les conflits.
L’ouverture de la région au peuplement débute avec l’arrivée des Loyalistes à la fin du XVIIIe siècle. Sous le régime britannique, l’attribution des terres de la Couronne coupe avec la tradition française d’établir des seigneuries. La concession des terres se fait par canton (township) et chaque pétitionnaire chef de famille est limité à 80 hectares, quoique le Comité des terres désigné par la Province se réserve le privilège de lui en allouer jusqu’à 1 000 hectares. Les effets de la spéculation foncière, des incohérences de la politique gouvernementale en matière de concessions des terres et des retards dans la construction de voies carrossables, combinés à des obstacles montagneux infranchissables, expliquent l’extrême irrégularité de la répartition de la population dans l’espace régional. Ceci explique en partie
le maintien des grands espaces forestiers qui contribue grandement à la beauté des paysages agro-forestiers de cette région, mieux connue comme les Cantons-de-l’Est.
Au début de la colonisation, l’agriculture est la principale
activité économique. Elle repose principalement sur l’élevage bovin, ovin et porcin. Malgré la mauvaise qualité
des sols, celle-ci se maintient jusque dans les années 1950, mais progressivement, la stagnation des prix et l’augmentation des coûts de production provoqueront l’abandon des terres agricoles. Ce secteur d’activité est aujourd’hui marginal, confiné aux vallées plus productives de la rivière Missisquoi. L’exploitation forestière devient l’un des piliers de l’économie régionale vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Toutefois, la tenure privée des terres et les aléas du secteur forestier ne permettront jamais qu’elle se développe autant que sur les terres de la Couronne. Néanmoins, l’industrie des pâtes et papier et l’industrie du sciage sont encore bien présentes dans la région. À l’origine des activités de subsistance des premiers colons, la chasse et la pêche sont toujours demeurées très prisées par les communautés locales établies et leurs visiteurs.
Déjà fréquentée par l’élite bourgeoise au début du XXe siècle, la région prend son véritable envol sur le plan touristique au milieu du siècle avec le développement des stations de ski Mont Sutton, Club Mont Glen, Mont Orford et Owl’s Head, dont la réputation attire des visiteurs des grandes villes du Québec et du nord-est américain. Longtemps centrée sur cette activité sportive, l’indus- trie touristique est devenue au fil du siècle, le véritable moteur économique de la région. Toujours en croissance, elle mise fortement sur ses attraits naturels et ses panoramas exceptionnels pour accroître son développement économique.
Mansonville en 1935 © Association du patrimoine de Potton
Paysages champêtres de Potton © Edith Smeesters
Un phénomène nouveau, qui s’est accentué au cours des années 2000, tient à l’arrivée des néo-ruraux qui établissent des résidences secondaires dans le but d’y vivre un jour une retraite paisible dans la nature ou qui choisissent de s’installer de façon permanente pour jouir d’une meilleure qualité de vie que procure la campagne. Avec cette augmentation démographique considérable, le secteur des services se développe à une vitesse inégalée dans les quatre municipalités bordant la réserve natu- relle des Montagnes-Vertes. En 2006, les services commerciaux et publics (incluant soins de santé, services sociaux, commerces et autres services) de ces quatre municipalités représentaient en moyenne plus de 60 % des emplois (voir le tableau à la page suivante). Avec une économie dominée par le secteur des services, les municipalités semblent désormais vouloir se tourner vers le secteur récréotouristique pour assurer une partie de leur développement socio-économique.
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